ESoP collabore régulièrement avec le Ministère de la Justice, en particulier avec la Maison de Justice de Mons. En lieu et place de la prison, le Procureur du Roi peut proposer, entre autres, un travail d’intérêt général. C’est à ce niveau qu’ESoP intervient: son personnel et ses volontaires encadrent les personnes qui leur sont confiées, les aidant de la sorte à se réinsérer dans la société, les amenant à respecter autrui et à reconquérir la confiance et l’estime de soi.
Le travail d’intérêt général a été conçu comme une peine alternative à certaines peines d’emprisonnement. Il s’agit d’une sanction faisant appel à l’implication de la société civile. En effet, avec le travail d’intérêt général, la personne condamnée effectue une activité utile pour la société avec une dimension réparatrice, ce qui permet d’éviter les effets désocialisants d’une incarcération. Cette mesure implique une collaboration soutenue de partenaires disponibles et motivés et ne doit son succès qu’aux efforts conjugués de tous les acteurs. Un travail délicat, qui, à ESoP, nécessite un encadrement humain permanent alliant rigueur et humanité.
En ce qui concerne les jeunes de 12 à 18 ans ayant commis un ou des faits qualifiés d’infractions, le Prisme (l’équivalent de la Maison de Justice s’adressant aux mineurs) confie aussi à ESoP un mandat d’organisation de prestation ou de médiation. Habituellement, les bénéficiaires de ces réinsertions sociales étaient accueillis individuellement. En 2012, nous avons participé à une expérience à l’occasion de laquelle des jeunes délinquants ont passé une semaine, encadrés par des éducateurs du Prisme d’une part, et le personnel et les volontaires d’ESoP d’autre part. Il s’agissait de faire en sorte que ces jeunes se rendent compte qu’ils sont capables, ensemble, de mener à bien un projet concret. Une expérience réussie, qui se renouvellera peut-être, s’il est encore fait appel à nos services !
Quelques précisions officielles
Les Maisons de Justice, dont celle de Mons, supervisent des mesures judiciaires alternatives, comme le travail d’intérêt général, la formation et le suivi thérapeutique, prononcées par les différentes autorités. Leurs missions consistent, d’une part, à informer les autorités mandantes par le biais de rapports d’enquête sociale et de guidance et, d’autre part, à motiver le justiciable à une participation active à la guidance judiciaire imposée.
Le Prisme accueille des jeunes de 12 à 18 ans (jusqu’à 20 ans en cas de prolongation du jugement) ayant commis un ou des faits qualifiés infraction et pour lesquels un jugement ou une ordonnance judiciaire confie au PRISME un mandat d’organisation de prestation ou de médiation.
A propos des travaux d’intérêt général pour les jeunes
Alternative concrète au placement des mineurs délinquants en IPPJ, les prestations d’intérêt général doivent, pour porter leurs fruits, être judicieusement choisies. Depuis 25 ans, l’asbl « Le Prisme » effectue, à Mons, ce travail d’aiguillage.
Ce sont toujours les juges de la jeunesse qui sont à l’initiative du choix d’envoyer ou non l’adolescent(e) dans un des cinq centres (à régime ouvert et/ou fermé selon les cas) gérés par la Communauté française. Ceux-ci sont implantés à Jumet, Wauthier-Braine, Braine-Le-Château, Fraipont et Saint-Servais.
A Mons, quand le juge veut privilégier la formule des travaux d’intérêt général, il passe par » Le Prisme « , une asbl implantée, dans les locaux d’Infor-Jeunes, située à l’angle de la rue des Trois boudins et de la rue des Tuileries. Là, une équipe de psychologues, dirigée par Caroline Quisenaire, analyse les profils pour déterminer l’endroit où le jeune a le plus de chance de se révéler.
Le principe est que le jeune envoyé par « Le Prisme » passe pour un étudiant ou un stagiaire comme un autre et, ni les résidents, ni le personnel de l’institution dans laquelle il doit prester ses trente ou quarante heures -une maison de repos par exemple- ne sont au courant de son « pédigrée ».
A l’heure de l’évaluation, il y a bien sûr parfois des ratés, mais dans l’ensemble ces prestations se passent bien et permettent aux jeunes d’identifier une ressource personnelle encore inexploitée.
Pourtant malgré ce constat positif, l’association montoise constate une baisse des dossiers qui lui sont confiés. Une explication à ce phénomène serait la diminution du nombre de mineurs délinquants reçus par les juges de la jeunesse, mais, ceux qu’ils reçoivent, franchissent la porte avec des dossiers plus lourds et donc peut-être difficilement conciliables avec la formule des travaux d’intérêt général.