Le local central fortement endommagé…
“Autopsie d’un désastre”
Extraits de l’analyse de la situation par Christian Vincent, l’administrateur de l’institution qui s’investit, entre autres, dans la coordination des travaux de rénovation des bâtiments.
Le lundi 1er août 2016, à l’ouverture des locaux de l’ESoP, quelle ne fut pas la surprise de notre équipe de constater dans la salle d’exposition des meubles d’importantes fissures tout au long du mur mitoyen. La base de celui-ci s’était affaissée de plusieurs centimètres, entrainant ainsi une forte déformation de la dalle du sol. D’autres fissures étaient également constatées sur le mur jouxtant la salle de triage des vêtements.
Immédiatement Caroline Jude, la coordinatrice de l’ESoP, me prévint et demanda à notre entrepreneur de venir voir ce qu’il y avait lieu de faire. À son arrivée, celui-ci conseilla vivement d’interdire l’accès des lieux (des craquements étaient encore perceptibles) et de demander le passage des pompiers. Dès leur arrivée, en même temps que la police, les lieux furent évacués, le temps des constats.
Le voisin immédiat étant en vacances, c’est son frère qui arrivé sur les lieux ; il permit l’accès de leur maison et les investigations purent être poursuivies : le sol du jardin était déformé (comme soulevé) tout au long de notre mur. Un peu plus loin, l’atelier (forge) du voisin était dangereusement affaissé et quasi inaccessible. Mais quelle était la cause du sinistre ? Celle-ci provenait de leur voisin immédiat… parti en vacance en Turquie depuis plus d’une semaine : le tuyau d’arrosage, après utilisation, avait été simplement fermé à l’embout mais non le robinet de l’arrivée d’eau !… ce qui devait arriver arriva : après un certain temps l’embout du tuyau lâcha et ce sont d’innombrables m3 d’eau qui se répandirent via le jardin du voisin vers son atelier et notre mur, ce qui provoqua une violente érosion du sol le rendant ainsi d’une grande instabilité. Les pompiers fermèrent immédiatement l’arrivée d’eau. Heureusement que nous avons bénéficié de la présence, en tant que témoins, des pompiers, de la police et d’un expert de la Région wallonne – arrivé sur les entrefaites – afin d’établir une notion de responsabilité concernant la cause du sinistre.
Le lendemain matin, un étançonnement provisoire fut installé à la demande de l’expert de notre compagnie d’assurance.
Dans les jours qui suivirent des capteurs furent installés par les services de la Région wallonne afin de suivre, à distance (Namur) la progression des fissures tout au long du mur. Des sondages du sol furent également effectués.
Sur base des résultats enregistrés, un ingénieur d’un bureau d’études spécialisé en béton armé et structure du bâtiment vint visiter les lieux afin d’élaborer un cahier très précis des travaux à effectuer pour la réhabilitation des murs et du sol de la salle d’exposition.
Dans le courant des mois suivants, une première visite des experts des compagnies d’assurance des trois parties concernées eu lieu afin d’évaluer l’ampleur des dégâts.
En possession de l’étude de stabilité de l’ingénieur du bureau d’études, une visite des lieux fut organisée avec l’expert de notre compagnie d’assurance et notre entrepreneur afin d’établir un devis des travaux à effectuer. Observant scrupuleusement les directives de l’ingénieur du bureau d’études, notre entrepreneur nous remis un devis s’établissant à 96 618,50 € hors tva (21% !) (garanti sans dépassements de budget). Devis qui fut immédiatement transmis à notre assureur. Peu de temps après, à la demande de notre expert, celui-ci organisa une deuxième visite accompagné d’un entrepreneur de ses connaissances. Son devis : 71 195 € hors tva (avec un dépassement de budget possible, sinon probable, non déterminé).
Le 28 février, une deuxième visite des experts des trois parties concernées dernier eut lieu, en même temps que l’ingénieur ayant réalisé l’étude de stabilité.
Dommages collatéraux…
Le sinistre du 1er août 2016 eut plusieurs conséquences graves…
Premièrement : des travaux programmés ont été provisoirement déprogrammés pour raisons de sécurité. En effet, dans la partie centrale du rez-de-chaussée jouxtant la cuisine, la réserve alimentaire et la salle d’exposition des meubles était prévu l’aménagement d’un petit local de convivialité pour nos allocataires (dont des personnes âgées souffrant de solitude).
Deuxièmement : dans cette même partie centrale, entre la cuisine et la salle d’exposition, était également prévu l’aménagement de deux nouveaux sanitaires dont l’un spécialement aménagé pour les personnes à mobilité réduites.
Autre conséquence (indirecte) du sinistre : lors de à l’intervention des pompiers et du service des bâtiments de la Ville de Mons, celle-ci nous valut une mise en demeure – par courrier recommandé avec accusé de réception + envoi ordinaire – de la remise en état de la corniche située en façade de notre bâtiment.
Les travaux de remplacement de celle-ci seront effectués (selon météo) dans le courant du mois. Coût des travaux : 7 986,00 € !
Et enfin, depuis cet incident, nos activités furent dramatiquement ralenties : notre capacité de stockage des petits mobiliers, de la brocante et des livres fut et reste sensiblement réduite et nous avons été contraints de refuser certains dons, de postposer des activités d’enlèvements et de livraisons, ce qui a impacté lourdement – et impacte encore – notre chiffre de vente mensuel.